La municipalité & vie citoyenne
Hiérarchie des centres urbains nationaux: 1976 – 2005
Le tableau 1 présente la hiérarchie nationale des centres urbains au Cameroun. En 1976, Ebolowa a été classé comme le onzième plus grand centre urbain au Cameroun avec une population de 18 239 habitants.
En 1987, Ebolowa était classé comme la douzième plus grande ville du Cameroun, avec une population de 34 771 habitants. La ville d’Ebolowa a maintenu cette position en 2005 avec une population de 65 015 habitants.
Tableau n° 1 : Hiérarchie Nationale des Centres Urbains
| Centre Urbain | 1976 | Rang | 198 | 7 | 2005 | Rang | ||
| Pop | % | Pop. | % | Pop. | % | |||
| Douala | 458 426 | 38.4 | 1 | 809 852 | 36.5 | 1 907 479 | 36.9 | 1 |
| Yaoundé | 313 706 | 26.3 | 2 | 649 252 | 29.3 | 1 817 524 | 35.2 | 2 |
| Bamenda | 48 111 | 4.03 | 3 | 110 142 | 4.9 | 269 530 | 5.2 | 3 |
| Bafoussam | 62 239 | 5.2 | 4 | 112 681 | 5.1 | 239 287 | 4.6 | 4 |
| Garoua | 63 900 | 5.3 | 5 | 141 839 | 6.4 | 235 996 | 4.5 | 5 |
| Maroua | 67 187 | 5.1 | 6 | 123 296 | 5.5 | 201 371 | 3.9 | 6 |
| Ngaoundéré | 38 840 | 3.2 | 7 | 78 062 | 3.5 | 152 698 | 2.9 | 7 |
| Kumba | 44 175 | 3.7 | 8 | 70 112 | 3.1 | 144 268 | 2.7 | 8 |
| Nkongsamba | 70 464 | 5.9 | 9 | 85 420 | 3.8 | 104 050 | 2.0 | 9 |
| Buéa | 24 584 | 2.6 | 10 | 32 871 | 1.4 | 90 088 | 1.7 | 10 |
| Bertoua | 18 239 | 1.3 | 12 | 43 402 | 1.9 | 88 462 | 1.7 | 11 |
| Ebolowa | 14 982 | 1.5 | 11 | 34 771 | 1.2 | 65 015 | 1.3 | 12 |
| Total | 1 191 632 | 100 | / | 2 213 527 | 100 | 5 162 344 | 100 | / |
Source : INS
Bien que la population d’Ebolowa ait rapidement augmenté au fil du temps, sa position sur la hiérarchie des centres urbains au Cameroun est pratiquement restée la même.
Genèse de la ville d’Ebolowa et de ses quartiers
En effet lors de l’arrivée des allemands dans cette localité, ils interrogent les chefs sur le nom de la localité .Ceux-ci déclarent que le nom de la ville c’est KAMA. Les allemands trouvèrent ce nom pas représentatif. Ils décidèrent donc de le changer. Lors des échanges, ils étaient face à une colline. Les allemands demandent donc le nom de la colline ils répondent « Nkol Ebolewo’o » les allemands ont pris « Ebolewo’o ». Ebolowo’o se transforme en Ebolowa avec les allemands qui éprouvaient d’énormes difficultés à prononcer ce nom d’où la dénomination Ebolowa.
A l’origine, la ville d’Ebolowa était située au niveau de l’actuel Service du Gouverneur (quartier administratif allemand) et se limitait à Nko’ovos (comptoirs coloniaux). La ville s’est donc étalée sur le plateau actuel ou l’on retrouve principalement le groupe ethnique « Yenjôk ». L’on note également les implantations ci-après:
A Bityili s’installent les « Ndoñ »
A Ngalan une partie du groupe de « Yévol » ;
A Mekalat le second groupe de « Yévol » d’où l’appellation Mekalat-Yévol ;
A Mekalat Biyen on retrouve les « Biyeñ », de méme que du côté de Lo’o ; ?
A Ebolowa Si I et II on a les « Yenjôk » et les « Yetotan ».
Le quartier Nko’ovos (centre-ville) doit son nom à un grand et énorme tronc d’arbre situé à l’actuel carrefour An 2000 où les « Yenjôk » qui revenant de leurs champs y faisaient une halte en guise de repos. Plus tard, lorsque les allemands les délogent de lieu de résidence situé à l’actuel Service du Gouverneur, ils descendirent pour finir par s’établir aux alentours du site où se trouvait le tronc d’arbre Nko’ovos, et le village se fit baptiser du nom éponyme.
Elat est né en 1902. C’est un quartier qu’ont créé les missionnaires américains protestants
Amang I et II sont des quartiers où résident plus les allogènes de la zone de l’Ouest et du Nord du Cameroun
Newtown devenu New-Bell où résident les populations Bassa et Mbamois
Angalé quartier résidentiel et John Holt quartier cosmopolite.
Evolution et Fonction d’Ebolowa
La ville d’Ebolowa a connu, à ne point douter, un passé glorieux, avant l’indépendance. L’installation dans cette ville de 1910 à 1960 des grandes entreprises multinationales avait créé une économie florissante, un mode de vie très mondain, l’abandon systématique de la culture traditionnelle pour embrasser celle qui vient de l’extérieur. Parmi les grandes firmes dans le temps, on peut citer :
La société John Holt qui avait des plantations d’hévéa ;
L’exploitant agricole Pascalet qui avait la plantation des palmiers à huile au bloc ETAT CRA ;
La société SCOA (Société Commerciale de l’Ouest Africaine) ;
RW King ;
Paterson et Zochonis (PZ) ;
CFAO.
On n’oubliera pas le rôle des missionnaires dans l’aspect religieux et culturel :
Mission Protestante d’Elat et Mission Catholique d’Abang.
Santé
Côté santé, l’hôpital d’Enongal a rendu d’importants services de santé vers les années 1960 aux populations d’Ebolowa et de la sous-région allant jusqu’en Guinée Equatoriale et au Gabon. Le départ des firmes commerciales précitées a donné un coup de grâce ayant instauré la régression économique dans le département en général, et dans la ville d’Ebolowa en particulier. Par essence, la ville d’Ebolowa est un milieu cosmopolite.
Ebolowa est la capitale administrative de la région Sud-Cameroun. En tant que telle, elle fournit des services administratifs et de sécurité à l’ensemble de la région Sud.
Ebolowa étant également la capitale administrative du département de la Mvila, à ce titre, elle fournit des services administratifs et de sécurité pour l’ensemble du département. En outre, Ebolowa est le centre économique du département de la Mvila à ce titre, elle fournit des services financiers et économiques à l’ensemble du département. En raison de la mauvaise connexion d’Ebolowa-Kribi-Sangmélima, Ebolowa joue un rôle économique régional limité. Sangmélima et Kribi sont plus économiquement dépendantes de Yaoundé et Douala, respectivement.
Dans le passé, Ebolowa était un centre important du commerce et de transit au Gabon et en Guinée équatoriale. Cette fonction a été drastiquement réduite en raison de la construction de la route Ebolowa-Ambam. Cela a réduit la nécessité d’une escale à Ebolowa au Gabon et en Guinée Equatoriale.
Ebolowa est le centre d’une sous-région riche en ressources naturelles de l’exploitation forestière et d’agriculture par plusieurs cultures mais. L’exploitation des ressources forestières et des cultures de rente a un impact limité sur Ebolowa car la plupart des ressources naturelles et les produits agricoles sont déplacés hors de la sous-région sans transformation.
La population autochtone d’Ebolowa et de la région Sud est Boulou. En tant que tel, Ebolowa est le centre culturel de la Mvila et pourrait devenir le centre culturel régional. Dans le département de la Mvila, Ebolowa est limitée aux zones rurales par des routes en très mauvais état ; ce qui rend l’évacuation des produits des champs vers les marchés difficiles.
« Ebolowa est une communauté lotie dans une vallée verdoyante. Construite sur le plateau Sud Camerounais, dans une vallée quelque peu accidentée et entourée de collines verdoyantes, la CUE couvre une superficie d’environ 1 500 km2 soit quelque 150 000 hectares. Ses habitants sont répartis en 32 quartiers dont les plus densément peuplés sont : New-bell, Nko’ovos, Angalé,
Mekalat-Yevol, Elobowa si I et II, Abang I et II. Il s’agit d’une ville cosmopolite peuplée principalement par les Boulou » (PDEL 2008).
Hiérarchie des établissements humains autour d’Ebolowa
Le tableau 2 présente la distribution de la population urbaine dans certaines villes autour d’Ebolowa.
Tableau n° 2 : Situation comparée de la population urbaine de quelques villes autour d’Ebolowa
| Ville | 1976 | 1987 | 2005 | Rang | % |
| Douala | 453 700 | 801 700 | 1 906 962 | 1 | 47.4 |
| Ebolowa | 18 300 | 34 900 | 65 015 | 4 | 1.6 |
| Mbalmayo | 22 100 | 35 600 | 52 809 | 6 | 1.3 |
| Sangmélima | 14 700 | 23 300 | 51308 | 7 | 1.3 |
| Kribi | 11 261 | 21 507 | 59 928 | 5 | 1.5 |
| Edéa | 25 398 | 50 609 | 66 581 | 3 | 1.7 |
| Yaoundé 1 | 318 700 | 649 000 | 1 817 524 | 2 | 45.2 |
| Total | 864159 | 1616616 | 4020127 | 100.0 |
Sources : INS et RGPH (1976, 1987 et 2005)
La disponibilité des résultats des trois derniers recensements généraux de la population et de l’habitat permettent d’apprécier le rythme d’accroissement de la population urbaine. On constate que, cette population dans la ville d’Ebolowa est passée de 18 300 habitants à 65 015 habitants entre 1976 et 2005 soit une population additionnelle de 46 715 habitants en 26 ans.
Connectivité d’Ebolowa
Le tableau n°1.3 ci-dessous présente l’état de connectivité d’Ebolowa aux centres urbains environnants ; il fait un état des lieux des routes. Ebolowa est relié à Yaoundé par la Nationale
N°2, route bitumée de 168 km environ et qui traverse la ville d’Ebolowa. La ville est reliée aux pays voisins (Guinée Equatoriale et Gabon) par la route Ebolowa – Ambam – Kyé-Ossi qui a besoin d’un entretien régulier vu le flux important du trafic routier.
Pour ce qui est de la connectivité aux villes de Sangmelima et Kribi, il est regrettable qu’il n’existe pas d’accès direct aisément praticable Ebolowa – Kribi ou Ebolowa – Sangmelima. Par exemple, pour se rendre à Sangmelima, il est préférable de passer par Mbalmayo vu que la route directe Ebolowa-Sangmelima est fortement dégradée.
Ebolowa n’a aucun lien routier direct à Douala, la capitale économique du Cameroun. Des produits et marchandises quittent Ebolowa pour Yaoundé avant d’être déplacés sur Douala. À l’heure actuelle, Ebolowa est relié à Kribi avec son port en eau profonde émergent par la route une route en terre en très mauvais état.
Tableau n° 3 : L’état de connectivité d’Ebolowa
| Article | Description | État | Distance | Remarques |
| 01 | Ebolowa – Mbalmayo – Yaoundé | Bitumé | 168 km | Régulièrement entretenu |
| 02 | Ebolowa – Ambam – Kyossi | Bitumé | 120 km | Très utilisé et se dégrade rapide |
| 03 | Ebolowa – Mbalmayo | 105 km | Régulièrement entretenu | |
| 04 | Ebolowa -Sangmélima (par Mbalmayo), | Bitumé | 242 km | Trop long et fastidieux |
| 05 | Ebolowa – Sangmelima | Non Bitumé | 167 km | Court mais pas régulièrement utilisé |
| 06 | Ebolowa – Adoum – Kribi(par Akom II) | Non Bitumé | 160 km | Très mauvais état vu qu’il n’est pas entretenu régulièrement |
| 07 | Ebolowa – Lolodorf – Kribi | Non Bitumé | 180 km | Très mauvais état car n’est pas entretenu régulièrement |
| 08 | Ebolowa -Sangmélima (par Mengong) | Bitumé sur 34 km, en terre sur 83 km | 115 km | Non utilisé régulièrement |
Source : Cartographe HTR, Mars 2015
« Un enclavement Est-Ouest de la CUE doublé d’un enclavement de ses quartiers et villages. La route nationale N°2 reliant Yaoundé et les frontières du Gabon et de la Guinée Équatoriale a permis de désenclaver Ebolowa, en créant un axe économique Nord-Sud de première importance. Toutefois, l’absence d’un axe routier bitumé Est-Ouest entre KribiEbolowa-Sangmélima est un handicap majeur à son développement économique. Au sein même de la CUE, le réseau routier est faiblement développé avec quelque 48 km de voies bitumées et 57 km de routes en terre souvent hasardeuses qui rendent difficile la circulation des biens et des personnes entre les villages/quartiers et le cœur de la ville » (PDEL 2008). En dépit de la faiblesse de la connectivité d’Ebolowa avec les principales zones urbaines environnantes, il convient de noter que de grands projets routiers et de chemins de fer sont prévus pour relier Ebolowa aux villes de Kribi et Sangmélima. Ces projets devront à terme désenclaver Ebolowa et en faire une capitale régionale plus fonctionnelle.
Evolution de la population par département dans la région du Sud
Le tableau ci-après présente l’évolution de la population de la région du Sud entre ses quatre départements ; donne un aperçu global de sa distribution géographique.
Tableau n° 4 : Evolution de la population par département dans la région du Sud
| Département | 1976 | 1987 | 2005 | ||||
| Pop. | Pop. | % | Pop. | % | Rang | ||
| Dja et Lobo | Pas disponible | 121 059 | 32,4 | 196 951 | 31,0 | 1 | |
| Mvila | Pas disponible | 116 996 | 31,3 | 179 429 | 28,3 | 2 | |
| Océan | Pas disponible | 92 994 | 24,9 | 179 093 | 28,2 | 3 | |
| Vallée du Ntem | Pas disponible | 42 749 | 11,4 | 79 182 | 12,5 | 4 | |
| TOTAL | 315 202 | 100,0 | 373 798 | 100,0 | 634 655 | 100,0 | |
Sources : INS et RGPH (1976, 1987 et 2005)
Il ressort que le département de la Vallée du Ntem est le moins peuplé avec 12,5% de la population du Sud ; celui de la Mvila à 28,3% de population du Sud et occupe la deuxième position.
Graphique 1 : Répartition départementale de la population du Sud en 2005 (%)
Répartition de la population de la Mvila par arrondissement
La répartition de la population du département de la Mvila entre ses huit arrondissements donne un aperçu de la distribution géographique de cette population dans le département (voir graphique).
Graphique 2 : Répartition de la population département de la Mvila par arrondissement
Il en ressort que parmi les huit (08) arrondissements que compte la Mvila, ce sont les arrondissements d’Ebolowa I et II les plus représentatifs avec 22.6% et 31.1% respectivement de la population totale.
Répartition de la population d’Ebolowa par arrondissement
Le tableau ci-dessous présente la répartition de la population de la Communauté Urbaine d’Ebolowa par arrondissement suivant le RGPH de 2005.
Tableau n° 5 :Répartition de la population urbaine par commune d’arrondissement
| Ville | 20 | 05 |
| Pop. | % | |
| Ebolowa I | 29 089 | 44,7 |
| Ebolowa II | 35 926 | 55,3 |
| CUE | 65 015 | 100,0 |
Sources : INS et RGPH (1976, 1987 et 2005)
Il résulte que la population urbaine dans la ville d’Ebolowa est presque répartie de manière égale entre ses deux arrondissements. En effet, d’après les données du recensement général de la population de 2005, Ebolowa urbain compte 65 015 habitants, soit 44,7% et 55,% d’habitants appartenant respectivement à la commune d’Ebolowa I et Ebolowa II.